Prévention

MONOXYDE DE CARBONE : ATTENTION AUX INTOXICATIONS

Définition du monoxyde de carbone

Le monoxyde de carbone est un gaz incolore et inodore, indétectable par l’homme et les mammifères. Sa formule chimique se note CO ; il est donc composé de carbone et d’oxygène. Il est produit accidentellement par toute combustion incomplète, c’est à dire dans un espace appauvri en oxygène comme dans les situations suivantes :

  • chauffage mal réglé (chauffe-eau des salles de bains, chaufferie) ou à tirage fermé ou encore avec des aérations bouchées
  • gaz d’échappement des moteurs thermiques
  • gaz des hauts-fourneaux
  • fumées d’incendie

Ce gaz est inflammable et explosif. Il brûle avec une flamme bleue très pâle, celle que l’on voit à la base de la flamme d’une bougie par exemple.

Le CO ne doit pas être confondu avec le CO2, dit gaz carbonique ou anhydride carbonique, qui est produit par des combustions complètes et par la respiration.

Le CO est toxique car il se combine 220 fois plus facilement que l’oxygène sur l’hémoglobine, qui est le pigment des globules rouges et qui sert justement à transporter l’oxygène des poumons vers tous les organes du corps. En contact avec le CO, les cellules des organes ne sont plus correctement approvisionnées en oxygène : on appelle cela l’hypoxie. Celles-ci souffrent et peuvent même mourir…

Intoxication au monoxyde de carbone

Les intoxications sont souvent collectives, atteignant simultanément toutes les personnes d’une même famille ou d’un groupe d’invités. La durée d’exposition à l’atmosphère toxique est aussi importante à prendre en compte dans le degré d’intoxication que le taux présent dans cette atmosphère.

Les premiers symptômes peuvent être interprétés à tort comme ceux d’une intoxication alimentaire car ils se manifestent de la façon suivante : malaise, perte de connaissance brève, céphalées (maux de tête), nausées, vomissements.

Les individus les moins atteints conservent ces symptômes ; les plus atteints deviennent somnolents, puis comateux. Le coma est assez particulier : il est agité avec une raideur généralisée et s’accompagne parfois de convulsions.

Les personnes les plus sensibles sont les enfants et les femmes enceintes.

La mortalité hospitalière est d’environ 10% mais la mortalité réelle est beaucoup plus élevée car il est fréquent de trouver des personnes déjà décédées à l’arrivée des secours.

Le traitement d’urgence d’une intoxication au monoxyde de carbone

L’oxygène pur étant l’antidote parfait de ce poison, le traitement d’urgence repose sur l’oxygénation à fort débit par inhalation au masque. Lorsque la victime est dans le coma, l’équipe médicale réalise une intubation de la trachée pour pouvoir brancher un respirateur artificiel. Toutes les victimes comateuses ou ayant présenté une perte de connaissance même brève, ainsi que les enfants et les femmes enceintes, seront dirigés vers un service de réanimation qui réalisera des séances d’oxygénothérapie sous forte pression. Le réveil est souvent obtenu rapidement.

Les séquelles peuvent être graves, avec coma prolongé et décès secondaire quand le traitement est trop tardif et les lésions cérébrales déjà constituées. Exceptionnellement chez les sujets réveillés, il peut apparaître après 10-15 jours une baisse des capacités intellectuelles pouvant aller jusqu’à la démence, mais il s’agit toujours de situations où les soins ont été tardifs.

Quelques recommandations

  • Il est impératif de confier à des professionnels qualifiés l’installation et l’entretien des appareils susceptibles de produire du monoxyde de carbone.
  • Les ouvertures d’aération ne doivent jamais être obturées.
  • Les appareils de chauffage d’appoint ne doivent fonctionner que par intermittence et uniquement dans des pièces ventilées.